Les insectes

Ce n'est pas parce que des plantes vivent sur un balcon au 4e étage, qu'elle n'attirent pas des insectes! Loin de là! Selon le magazine Nature sauvage (no25 automne 2014), les insectes volent en moyenne à une altitude comprise entre 150 et 500 m, voire pour certains, à plus de un kilomètre de haut! Le vent en altitude permet aux insectes d'aller plus loin et plus vite...Une fois le  cycle biologique mis en place dans un milieu à priori stérile, les parasites (nombreux) font leur apparition  suivi plus tard de leurs prédateurs. Il faut du temps également aux  insectes pollinisateurs de découvrir un nouveau lieu fleuri. Une fois qu'ils l'ont découvert, ils reviennent  tous les jours! Au mois de septembre et octobre, des geais bleus ont remarqué notre balcon fleuri et l'un d'eux, une noix de chêne dans le bec, reluquait nos balconnières avec une idée derrière la tête...Quelque jours après, on remarque que plusieurs de nos pots ont été piochés avec des mottes de terre qui se retrouvent mystérieusement sur le plancher. Les geais bleus avaient l'intention d'enterrer des provisions pour l'hiver à venir. En juin 2015, je remarque qu'il y a peu d'insectes sur le balcon par rapport à l'année dernière. Les pucerons sont même quasi-absents! Est-ce que l'hiver trop rigoureux a détruit leurs œufs ou empêché leur cycle de développement? L'année 2014 marquait-il un cycle naturel de pullulation? Mystère.

Je vous présente quelques insectes de mon balcon:
Les petits collants jaunes sont vraiment efficaces! Ils nous débarrassent surtout de la mouche à terreau (petits insectes sur la photo), véritable fléau qui bouffent les racines de nos plantes et pullulent quand la terre est trop humide!


L'ennemi public no1: les pucerons! Quand les fleurs sont trop confinées ou que le terreau est trop humide, ces petites maudites se cachent sous les feuilles pour sucer la sève de vos fleurs et les affaiblir. Par prévention, vous devez regardez quotidiennement le feuillage de vos plantes et les tuer avec votre pouce et votre index! Vaporiser avec une solution d'huile d'olive, mélangé à de l'eau et du savon ou encore le vinaigre et la bicarbonate de soude ne les tuera pas tout de suite. En fait, en trempant une plante dans les solutions proposées, les pucerons prendront de  loooonnngues minutes à se noyer et encore! On peut tolérer quelques pucerons mais si c'est une évasion, il vaut mieux sacrifier un plant que tout une balconnière au complet. À notre avis, votre meilleur répulsif reste les tagètes!


C'est beau, mignon, mais malheureusement la Casside dorée est une vraie plaie! Ce coléoptère adore le liseron ou l'ipomée. Les larves se cachent avec leur vieille peau ou avec leurs excréments, ce qui empêche les prédateurs de les manger. La fourmi est l'un de ses prédateurs.


Impressionnant cet insecte! Il s'agit du Charançon bleu-vert du bouleau. La larve du Charançon cause plus de dommages aux plantes que les adultes.


Punaise diminuée (Banasa dimidiata Say).


Citadelle (sp). Elle peut causer la décoloration des feuilles (taches blanches) et transmettre des maladies aux plantes. Rarement présente en grand nombre, la citadelle n'est pas considérée comme une nuisance dans les jardins.


Les petits points noirs ce sont les thrips! Ces minuscules insectes sucent la sève des feuilles, les décolorant et les asséchant complètement! Ils peuvent aussi transmettre des maladies aux plantes. La solution: vos doigts ou un long jet d'eau puissant!


Syrphide (Syrphidae sp). Cette espèce de mouche qui se prend pour une abeille est un précieux allié de nos plantes. Elle bouffe de la mouche du terreau. Celle-ci a malheureusement finie piégée par le collant jaune.


Voici la larve de Syrphe. Bouffe entre 30-40 pucerons mais en tue 300 en une nuit! Mange également des végétaux en décomposition. Ne tuez surtout pas cette petite bête!


Ici, une mouche à viande (Sarcophaga aldrichi Park) se nourrit du miellat des pucerons (profiteur!). Les mouches sont principalement des décomposeurs qui vivent sur les animaux, les plantes en décomposition et les excréments. Elles ne sont pas une menace pour nos plantes.


Cette Mouche verte (Phaenicia siricata Meig) se nourrit de nectar et de pollen.


Ichneumonidé. Rhysse (?). Ce parasite s'attaque à un grand nombre d'insectes! C'est donc un précieux visiteur!


Une tordeuse à tête noire de l'épinette. La famille des tordeuses (sorte de papillon de nuit) comprend plusieurs espèces ayant un impact économique en foresterie, agriculture et horticulture. La larve de la tordeuse fait un cocon pour bouffer la feuille après! Il existe une autre larve de guêpe qui lui ressemble: la tendrède. Mais celui-ci ne produit pas de soie pour dévorer des feuilles.


En voilà une autre cachée dans la bruyère des neiges!


Sur notre capucine, nous découvrons des trous et derrière la feuille, les coupables: larves de tenthrède (?)


En 2015, je rachète un rosier et je remarque que les feuilles sont effilochées et séchées...je regarde sous les feuilles et découvre quelques pucerons et la grande coupable: une larve de tenthrède!



Ici, une chenille de la Piéride du chou qui paresse outrageusement sur notre capucine! Croyait-elle être à l'abri de mon regard perçant? La chenille figure au menu de nombreux prédateurs et parasites.


Ma primevère replantée au mois de septembre commençait à aller mieux après avoir passé un été d'enfer...On a cru qu'un perce-oreille dévorait ses feuilles durant la nuit.


Durant une soirée, on découvre la coupable: une sorte de tordeuse qui fait d'énormes ravages!


En plein mois d'octobre alors qu'il fait pas très chaud, cette tordeuse est arrivée tout de même à se nourrir et à se développer!



Enfin! La fameuse coccinelle (ici à sept points ou Coccinella septempunctata) ou la justement bien nommée "bête à bon Dieu".


Grande amie des jardiniers car c'est une sacrée bouffeuse de pucerons! Sa larve peut parfois gober jusqu'à 500 pucerons par jour! On l'aime!


La voici qui attaque les pucerons! Sus à l'envahisseur!


On remarque aussi autre chose: les coccinelles semblent adorer la bruyère des neiges. La nuit, elles trouvent refuge sous ses aiguilles (photo prise le 17 octobre). Est-ce pour la reproduction?


Plusieurs espèces de coccinelles y cohabitent. Ici, une coccinelle asiatique (Harmonia axyridis) dont l'apparence peut être très variable. Les larves de cette espèce peut s'en prendre aux autres larves de coccinelles indigènes.



Méfiez-vous des papillons de nuit. Ils pondent leur œufs sur nos plantes ou nos arbres et leurs larves font des ravages. Parfois, les papillons de nuit reste caché dans nos plantes et conifères durant le jour. Ils fuient (et nous fait peur en même temps) quand on arrose les plantes.


Le perce-oreille. Cet insecte un peu paresseux cherche un refuge humide, confortable à l'abri du soleil durant le jour. Il peut chasser de petits insectes durant la nuit, mais c'est surtout un bouffeur de feuille! Notre coléus en a subi les frais: un rond découpé en plein milieu du feuillage. On peut créer un "piège" à perce-oreille en mettant des herbes ou feuilles mortes dans un petit pot en terre cuite posé sur le sol ou fixé au bout d'un tuteur. Le lendemain, il suffit de secouer le pot pour chasser l'indésirable.



Tipules (Tipula sp) en accouplement. Insecte qui mange très peu. N'est pas un ravageur.



Longicorne noir mâle (Monochamus scutellatus scutellatus). Cet insecte est arrivé un après-midi, égaré, puis est reparti...C'est la première fois que nous voyons ce genre d'insecte sur notre balcon! Les adultes mangent des feuilles et du pollen alors que les larves vivent dans le bois des arbres (les pins et les épinettes de préférence). A-t-il senti l'odeur de notre épinette "nid d'oiseau"?


Nos premières abeilles! Ici, une butineuse fidèle sur les fleurs du thym serpolet "coccineus".



Voici la guêpe à taches blanches, mâle (Dolichovespula maculata). Plus grosse qu'une guêpe ordinaire, elle est attirée par les fleurs du houx dont elle s'empresse à boire le nectar (les autres guêpes aussi.). Elle revient sans arrêt à toute heure du jour et y emmène même un copain...Son seul défaut est de défeuiller la fleur, de sorte qu'on se retrouve à nettoyer le sol du balcon envahi par des pétales blanches. Ce type de guêpe est une grande prédatrice d'insectes. Les araignées en ont une peur bleue. Une araignée s'est littéralement laissée tomber sur le sol quand une guêpes a voulu s'approcher un peu trop près de sa toile...La présence de la guêpe peut également signifier que sa ruche n'est pas loin, c'est-à-dire près de votre maison! Vérifier si elles n'ont pas fait leur ruche sur le bord d'un mur ou dans la toiture. Toutes les guêpes ouvrières meurent à l'automne. Seule la reine survit à l'hiver.


Les bourdons sont des pollinisateurs importants à l'agriculture et l'horticulture. Il existe plusieurs espèces de bourdons (Sur la photo, il s'agit peut-être du Bourdon fébrile Bombus impatiens). La reine construit son nid dans une cavité de maison, un nid de souris ou parfois une cabane d'oiseaux et ses quelques ouvrières lui font ses commissions de pollen. Les bourdons ont un ennemi: un bourdon du genre Psithyrus qui est un parasite. Il tue la reine des bourdons pour que les ouvrières puissent ensuite élever ses larves.


Un de nos meilleurs alliés: les araignées! Les jeunes apparaissent surtout vers la fin juillet.


Toutefois on peut compter sur les nombreuses espèces d'araignées sauteuses qui se cachent sur les tiges et les pétales des fleurs. Il y a beaucoup de variété.


Cocon d'un parasite? Non, nid d'une araignée de rosiers.


La voici.


On a eu peur quand nous avons soulevé le collant jaune! Il s'agit du Tremex femelle (Tremex columba). Un insecte qui pond dans le tronc des feuillus.



Épinette "nid d'oiseau" atteint par une évasion d'araignées rouges.


La plante se décolore. L'ennemie se voit finalement par ses toiles et les bébés microscopiques de couleur blanche qui se promènent de long en large. On peut les tuer de deux façons: un jet d'eau puissant ou avec ses doigts. Mais la bataille ne fait que commencer!



La libellule. Grande prédatrice d'insectes.


--------

Insectes au jardin

En 2015,  ma sœur et moi nous avons reçu un lot dans un jardin communautaire. Nous en avons fait un potager fleuri. Aucun pesticide, insecticide ou engrais chimique ne sont autorisées. Les insectes nuisibles seront donc la proie des insectes prédateurs. Pour les attirer, il faut avoir le plus de diversité de plantes et de fleurs possibles, même la mauvaise herbe. C'est pourquoi nous avons semé un carré de fleurs sauvages, d'annuelles et de vivaces. Des insectes et des oiseaux (merle, quiscale, bruant familier) ont commencé  à coloniser ces espaces verts.


Merle d'Amérique chassant dans les rang d'un lot de jardin.

Nous assistons ainsi graduellement à la mise en place de tout un écosystème. Les rapports entre l'Homme et les insectes ont longtemps été ambigues: une grappe de chenille dévorant les feuilles d'un bouleau et une abeille butinant des fleurs pour nous donner du bon miel, lequel passe pour nuisible dans notre esprit? Au fait quelle est le point de vue d'une plante face à ces horde de végétariens? En laissant le cours des choses, on s'aperçoit que les plantes s'accommodent très bien des insectes bouffeurs de feuilles. Par exemple, pendant longtemps on a cru que la pullulations des insectes qui dévoraient les feuilles des arbres sur de grandes étendues forestières faisaient perdre au moins une année de croissance du bois. Des études scientifiques prouvent qu'il n'en est rien. Au contraire, les chenilles déféquant en quantité à mesure qu'ils mangeaient la végétation ont fourni de l'engrais supplémentaire aux arbres, de sorte que leur croissance a été stimulée les deux ou trois années suivantes! Si les pullulations ne sont pas trop fréquentes, les arbres et les insectes en tirent chacun un bénéfice mutuel. Et on a pas fini de tout découvrir...


Criquet. La plupart des gens pensent qu'il s'agit d'une sauterelle. Le criquet est actif essentiellement le jour tandis que la sauterelle n'est active que la nuit. Grand bouffeur de plantes, les criquets sont contrôlés par de nombreux prédateurs et parasites. L'usage des insectitides n'est pas une solution car le criquet peut en ingérer une grande quantité avant d'en être affecté.


Avec la venue des autres insectes qui peuvent être néfastes aux plants du potager, cette araignée a décidé de se cacher en embuscade sur une large feuille de citrouille.



Araignée (sp).


Les araignées sont des insectes intelligents et calculateurs. Le choix de la place n'est jamais un hasard. Celle-ci a choisi de s'installer à l'intérieur du rouleau de papier de toilette qui protège le plant de tomate pour attaquer par surprise ses proies.


Je vous présente l'Abeille solitaire. Reconnaissable à sa livrée verte métallique, l'Abeille solitaire est un important pollinisateur (comme ici sur la photo). Sa présence est un bénéfique pour la jardin! L'Abeille solitaire n'est pas agressive et vit non pas en colonie mais en petite communauté, nichant l'une près de l'autre dans le sol ou le bois.


La redoutée Chrysomèle rayée du concombre! Elle apparaît dans la mi-juin autour des plants de concombres, citrouilles, courges et melons. Elle est attiré par l'odeur de ces légumes. Elle se nourrit à l'intérieur des fleurs des cucurbitacées et bouffe les feuilles, fruits, racines et tiges du plant. On peut parfois la trouver sur le mais, les haricots et les pois. Entre deux ravages, elle s'accouple à volonté! Il y a très peu de moyen pour en venir à bout, la larve grandissant dans le sol. On peut mettre un voilage sur le plant, les écraser un à un (si c'est possible) et attirer les oiseaux en répandant des graines autour des plants attaqués. J'ai même essayé avec les petits collants jaunes qui ne semblent pas avoir beaucoup d'effet sur elle...



Coccinelle à sept points, grande bouffeuse de pucerons.


Coccinelle à 14 points (Propylea quatordecimpuntata), une espèce européenne introduite accidentellement au Québec.


Les pentatomidés ou punaises présentent des couleurs très variables. Ce sont des espèces prédatrices (chenilles, sauterelles, etc) et phytophages (comme sur la photo). Une punaise phytophage insère un rostre dans la tige et diminue la vigueur de la plante, empêchant le développement du fruit ou des graines. De plus, cette espèce peut transmettre des maladies aux plantes. Avant de vous débarrasser de cet insecte, assurez-vous qu'il soit phytophage.


Punaise des plantes. ici, une Punaise terne (Lygus lineolaris). Cette espèce est la plus commune dans nos jardins. Elle détruit une grande variété de plantes! Elle est une ennemie des agriculteurs, mais son nombre insuffisant dans les jardins ne fait pas d'elle un insecte nuisible.


Punaise des plantes.


Les Asilibes n'hésitent pas à poursuivre des proies plus grosses qu'elles. Une fois sa victime capturée, l'Asilibe insère son bec pointu et aspire le contenu de sa proie.


Ces petites mouches fort jolies sont les Dolichopodes, des prédateurs très communs des jardins, larves comme adultes.




Mouche sarcophage communément appelé Mouche à viandes en plein accouplement!


Bombyle. Les larves se nourrissent de jeunes insectes. Les adultes sont d'importants pollinisateurs. lorsqu'il est au repos, les ailes du bombyle sont à l'horizontale.


Syrphe ou Mouche à fleur butinant une fleur. Sa larve est une grande prédatrice de pucerons et d'autres insectes. Les Syrphes ont la capacité de voler sur place comme les colibris.


Guêpe fouisseuse (Sphecidae). La femelle est une grande prédatrice d'insectes. Elle paralyse sa victime, l'enferme dans une cellule et y pond ensuite un œuf dessus. Plus tard, la larve va se nourrir de l'insecte paralysé encore bien vivant...Sur la photo, nous avons décollé l'insecte du piège collant.


Scarabée japonais (Popillia japonica). Ils arrivent au début de juillet et saccagent bien des plantes (plus de 300 espèces) tout en copulant...Ils dévorent les feuilles en ne laissant que le "squelette".


Exemple de leur ravage: mon jeune Orme de Thomas qui a servi de repas à ces scarabées! Heureusement, de jeunes feuilles se développent...


Quelques ouvrages à consulter:


Les informations de cette page prennent leurs sources dans ces quelques livres dont je vous recommande la lecture.


- Plantes et insectes: des relations durables, de Vincent Albouy, éditions Glénat, 2014.

Ce petit livre explique les relations bénéfiques, symbiotiques et parfois opportunistes entre les insectes et les plantes. Très abondamment illustré de magnifiques photos.

- Papillons et chenilles du Québec et de l'est du Canada, de Jean-Paul Laplante, éditions France-Amérique, 1985.

Il a beau avoir 30 ans, ce livre reste à ce jour le plus complet sur le sujet! Tous les papillons, les chenilles (et leur variabilité) et leur chrysalide y sont photographiés! Le must pour qui veut connaître ces magnifiques insectes!


- Les insectes de nos jardins, de Stéphanie Boucher, éditions Broquet, 2006.

L'indispensable pour connaître la base en entomologie au Québec. Le texte est simple et les photos facilite l'identification des insectes. L'auteure ne se contente pas de les nommer, elle décrit leur mode de vie. ce livre m'a beaucoup aidé pour l'identification de mes insectes dans le jardin.

- Le guide des insectes du Québec et de l'Amérique du nord, collection les guides Peterson, de Donald J. Borror et Richard E. White, éditions Broquet, 1991.

Il apporte un certain complément comme guide d'identification des insectes, mais ce n'est pas le meilleur ouvrage sur le sujet. Sa faiblesse tient principalement aux dessins en noir et blanc (qui est à l'origine en couleur) qui n'aide pas toujours à l'identification. Quelques planches sont en couleurs. Le texte se contente d'une description sommaire de l'insecte et son classement.

-Guide d'identification des araignées (araneae) du Québec, de Pierre Paquin et Nadine Duperré, Association des entomologistes amateurs du Québec, 2003.

Ouvrage scientifique, illustré de grandes planches noires et blanches présentant différentes parties du corps de chaque famille d'araignée.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire